2023 03 Psychosophie - P&F Brasseur - La spiritualité au quotidien - Libérons nous

Libérons nous.
Comme nous l’avons vu les mois précédents, passer de l’individuel au collectif permet de réaliser ce qui attache au « moi je », c’est un processus de libéralisation.
La liberté est un état sans contrainte et obligation. En questionnant ce mot, on pourrait se demander si les lois et la notion de devoir sont des contraintes ? De quoi faut-il se libérer pour parcourir le chemin de l’évolution?
La réponse dépend de l’âge de conscience de l’individu. Dans l’évolution, la quête de liberté est une recherche pour se détacher de ce qui empêche d’avancer. L’homme est souvent son propre geôlier. Comme l’a dit Maitre Morya « Avant de parler de liberté aux autres, libérez-vous vous-même ».
Nous prendrons comme exemple de nos attachements l’image d’un nageur qui serait relié à un fil fixé au fond de la mer. Il peut se sentir libre à l’intérieur d’un périmètre, mais dès lors qu’il cherche à s’éloigner, il ressent le lien…En trouvant le point d’ancrage, il peut vivre la puissance de la libération. Mais d’autres fils subsistent qui nécessiteront d’autres plongées libératrices.
Quels sont ces fils ? De quoi faut-il se libérer pour arriver à vivre en tant qu’âme ? Comme il est souvent répété dans les textes d’enseignement, le but de l’homme est l’élargissement de sa conscience. Les formes ne sont pas un but mais un moyen disponible pour l’âme pour remplir sa mission. Mais lâcher le matériel pour le subtil, lâcher ce qui fait notre identité n’est pas évident. Il convient de faire preuve d’humilité pour déterminer ce qui est possible à chaque moment.
Les fils qui nous retiennent concernent nos différents corps physique, émotionnel, mental.
Dans le plan physique, il s’agit de nos intérêts pour la nourriture, le sport, l’hygiène, la manière de consommer… La recherche d’un meilleur équilibre signifie un début d’évolution, une mise en ordre pour le service de l’âme.
Dans le plan émotionnel, on repère trois axes : les passions, le passé et la peur.
• En conscience individuelle, la passion dynamise et entraîne, c’est un moteur, des expériences formatrices… Une passion domine, c'est la passion pour nous même, pour nos propres expériences. Pour s’émanciper de soi même, que de fils à dénouer...
• Le passé : Nous sommes le résultat de nos histoires passées, et nous avons vu le mois dernier que le karma nous présente que ce que nous sommes en mesure de traiter aujourd’hui.
Rabâcher le passé empêche de transmettre ce qui doit être. Les reproches de ce qui a été, est souvent un alibi pour ne pas adopter l’attitude la plus juste. Les murs des lamentations ne servent ni l’amour, ni la vie. « L’esprit vit dans le futur ».
La joie est un privilège du présent que nous abandonnons dans le devoir de mémoire. Les souvenirs s’opposent au progrès car ils nous cantonnent dans ce qui n’a plus lieu d’être et interdisent l’état de paix.
• La peur est souvent cachée sous des masques. C’est une conséquence de l’importance du moi, le besoin de conservation de ce qu’on possède. Le Maitre Tibétain, nous conseille de méditer ce mantra pour s’en libérer : « Que la réalité domine chacune de mes pensées, que la vérité dirige ma vie ».

Au niveau des attachements mentaux, il est nécessaire de se libérer du connu, de l’appris en développant la partie abstraite du mental, le 6éme sens qui transforme les vibrations en informations.
La passion dans le corps mental se traduit par l’enthousiasme pour certaines idées, et une certitude d’avoir raison.
Le passé : Avec l’âge, l’esprit préfère ce qui confirme son savoir plutôt que ce qui le contredit. Comment être à l’écoute dans la satisfaction de ses connaissances ? L’inconnu fait peur, car c’est le domaine de l’incertitude.
Laissons nous surprendre, interrogeons nos certitudes pour se libérer des vieilles réponses.
Cette période de carême invite à un temps de purification pour accueillir les trois fêtes du printemps.